Le Patou grognait. Il ne rĂȘvait pas, il grognait, Ă©veillĂ©. De la lucarne de la grange, un rayon de pleine lune se posait sur sa grosse truffe. La petite lucarne Ă©tait entrouverte, Ă lâĂ©tage il faisait chaud en cette nuit dâĂ©tĂ©. Adrien sâĂ©tait rĂ©veillĂ©, il lui semblait avoir entendu une brebis, rĂȘve ou rĂ©alitĂ© ? A moins quâil ne sâagisse dâun chamois, il en descend parfois dans la vallĂ©e, ils cherchent le frais, lâhumide, lâeau de la source en contrebas, celle qui fait lever les luzernes fraichement semĂ©es. Le Patou gĂ©missait. Calme, calme⊠». Il avait beau le caresser doucement entre les Ă©paules, lui parler Ă mi-voix, le chien ne se calmait pas, il tremblait. De plus en plus fort. Quand il a enlevĂ© sa main, le poil sâest mĂȘme hĂ©rissĂ©. Le doute nâĂ©tait plus permis, Adrien a ouvert complĂštement et sans bruit la petite lucarne, toute la lumiĂšre de la lune sâest collĂ©e au mur de la petite piĂšce. Calme, calme⊠» Les mots Ă©taient devenus inutiles, le Patou voit Adrien se saisir de la carabine, faire glisser la culasse, coller le bois contre sa poitrine. Adrien ne voit pas grand-chose, ses yeux sâhabituent graduellement Ă la douce lumiĂšre froide de la pleine lune. Dâabord il devine le mamelon qui jouxte la forĂȘt, puis le fossĂ© dâirrigation, la grande prairie et enfin lâaire de repos clĂŽturĂ©e. Câest lĂ que la lumiĂšre est la plus forte. Adrien devine presque le moindre dĂ©tail, les pierres sĂšches empilĂ©es au bout de la parcelle, le chemin creusĂ© par les bĂȘtes, le muret qui entoure le puits et mĂȘme la corde⊠Il a tous ses sens en Ă©veil, il ressent mĂȘme de plus en plus fort la chaleur dâen bas, qui remonte, la chaleur des bĂȘtes couchĂ©es. Sans le regarder, il sent le regard vif du Patou qui ne le quitte pas des yeux, qui suit le moindre de ses gestes. Celui aussi de la bĂȘte quâil ne voit pas encore⊠mais il sait quâelle est lĂ , pas trop loin, dans le peu dâombre quâil reste, immobile, tout Ă coup effrayĂ©e, consciente du danger, alertĂ©e par son sixiĂšme sens, terrorisĂ©e. Elle nâose respirer. Tout entiĂšre dans lâattente, collĂ©e au sol. Elle a connu lâhomme, les battues bruyantes, les trop faciles esquives en retour, les chemins de traverse connus dâelle seule, les chiens de promeneurs quâelle a croisĂ©s et mĂȘme le gros Patou quâelle a griffĂ© hier, lâodeur de son sang, lâodeur des brebis avec lâodeur de ce sang de chien, ces odeurs quâelle a suivies jusque-là ⊠Elle est collĂ©e Ă la bergerie, elle sent toute cette odeur de chairs tremblantes, toute cette chaleur animale, en deux bonds elle pourrait jouir de tout le sang quâelle fera gicler, en aveugle, les mĂąchoires serrĂ©es ici, le plaisir de secouer le cou comme le font les chiens, de faire tomber la masse, de planter les crocs dans la gorge, de casser les os, de briser une vertĂšbre⊠Mais la bĂȘte commence Ă sâesquiver, elle fait quelques pas, dâabord trĂšs doucement, Ă la maniĂšre dâun fĂ©lin, elle sâĂ©loigne de lâentrĂ©e, elle veut faire encore quelques mĂštres autour de la bergerie⊠Adrien a compris, dans le noir il descend lâĂ©chelle de bois, puis il Ă©carte une brebis de son passage, puis encore une autre au milieu, couchĂ©e, tĂ©tanisĂ©e de peur, les yeux comme rĂ©vulsĂ©s qui ne veut pas bouger dâun pouce, quâil finit par sauter. Encore un bond et il est dehors, sur le pas de la bergerie, aveuglĂ© par la lumiĂšre de la pleine lune, il Ă©paule au hasard lâombre fuyante de la bĂȘte qui a dĂ©jĂ passĂ© lâaire de repos, franchis la grande prairie et qui traverse dĂ©jĂ le fossĂ©. Une lumiĂšre orangĂ©e, un coup de tonnerre, un seul. Toute la dĂ©termination de lâhomme, sans plus aucune rancĆur, sans rage, sans haine, avec la seule et unique pensĂ©e dâatteindre la cible, de lier le geste Ă la vue, comme le faisaient les indiens et le font les archers⊠Toute lâĂ©nergie du dĂ©sespoir de la bĂȘte, seules comptent encore les quelques secondes qui la mĂšneront au-delĂ du mamelon, Ă lâorĂ©e de la forĂȘt, en lieu sĂ»r, seuls comptent encore les foulĂ©es, le sang qui tape fort la poitrine, cette sorte dâĂ©touffement soudain par manque dâoxygĂšne⊠Adrien est restĂ© un long moment sur le pas de la porte, lĂ -haut le Patou sâest mis Ă aboyer. Pour la premiĂšre fois de sa vie, il a aboyĂ© comme le font et les chiens et les loups. Il a aboyĂ© Ă la mort. La meute avait suivi la trace, de jour, de nuit, inexorablement. La louve Ă©tait descendue, sans dĂ©tour, portĂ©e par lâeffluve, portĂ©e par sa puissance, sa force de prĂ©dateur, lâĂ©manation tenace de musc des bĂȘtes en troupeau. Elle avait dĂ©mĂȘlĂ© les voies, sĂ©parĂ© les odeurs, celle du troupeau, celle du chien et celle de lâhomme. La meute descend Ă son tour, les traces olfactives sont de plus en plus tĂ©nues. En tĂȘte le jeune loup, fils de la louve, juste derriĂšre son frĂšre, sa jeune sĆur ensuite, le reste de la meute, Ă proximitĂ©, sans hiĂ©rarchie apparente. La louve manquait. Les premiĂšres bagarres, au dĂ©but comme un jeu, plus incisives, plus brutales ensuite, la meute Ă©tait prĂȘte Ă se disloquer. La louve manquait. Le plateau⊠la meute venait de quitter la forĂȘt, Ă la lisiĂšre les loups se sont arrĂȘtĂ©s. Pour la plupart câest un monde diffĂ©rent et peu sây aventurerait car ils viennent du sombre, de lâobscur, de lâhumide, des forĂȘts Ă©paisses, la lumiĂšre les aveugle. Mais lâespace les ravive, les excite. Ils ont une envie irrĂ©sistible de plonger vers la prairie, vers la lumiĂšre, de gonfler leurs poumons dâoxygĂšne, de courir, de bondir⊠Mais il y a cette nouvelle odeur mĂȘlĂ©e aux effluves dâherbes, cette odeur tenace. Cette odeur isolĂ©e de celles que la meute avait appris Ă pister, de celle du troupeau, du chien et de lâhomme. Ce relent inconnu bloque la meute en lisiĂšre. Le jeune loup ne sait, il attend, hume encore une fois cet air viciĂ© de puanteur. Il hurle Ă la mort. Alors, la meute tout entiĂšre hurle Ă la mort. Lâun aprĂšs lâautre. Au loin le chien leur rĂ©pond Adrien avait rassemblĂ© les bĂȘtes au petit jour. IsolĂ© avec son troupeau et le Patou, la premiĂšre attaque de la louve en montagne puis cette nouvelle attaque avortĂ©e au pied de la bergerie mĂȘme lâavait conduit Ă envisager sĂ©rieusement de quitter dĂ©finitivement lâestive. La louve est morte, le fidĂšle Patou semble se remettre de ses blessures, mais Adrien a un mauvais pressentiment. Les hurlements des loups en lisiĂšre de la forĂȘt ne prĂ©sagent rien de bon. Maintenant câest toute la meute qui hurle, chacun Ă son tour, avec de plus en plus de puissance vocale, chaque loup se rĂ©pondant, ou rĂ©pondant au chien. Cette plainte commune, au dĂ©but comme une supplique, puis une sorte de questionnement devient agressive, brutale, bestiale, elle donne toujours un peu plus de force Ă chacun, fustige le timide, enflamme toujours plus les dominants. A la fin câest devenu un cri de guerre Le jeune loup qui conduit la meute doit sauter le fossĂ© pour atteindre la grande prairie et plus loin lâaire de repos oĂč sont encore toutes les bĂȘtes. Le jeune loup nâa pas peur, il est portĂ© par la clameur, ils sont Ă ses cĂŽtĂ©s, ils veulent la chasse, ils veulent la viande, cela fait deux jours entiers quâils sont partis sur les traces, maintenant ils ont faim. Adrien nâa plus le temps, il remonte Ă lâĂ©tage de la bergerie, il aura peut-ĂȘtre du rĂ©seau, en principe ça passe⊠il se saisit de sa carabine, redescend comme un fou furieux et tire en lâair, une fois, deux fois. Il faut tenir, tenir coĂ»te que coĂ»te. Les loups avancent toujours, il en voit trois bien ensemble devant, dâautres un peu plus loin, encore trois ou quatre collĂ©s et un autre groupe sur le cĂŽtĂ©, plus hĂ©sitants ⊠Le Patou fonce tĂȘte baissĂ©e jusquâĂ la clĂŽture, il fait front aux trois premiers loups, ils se font face, peu de temps. Le jeune loup se souvient de lâodeur pugnace, putride prĂšs du fossĂ©, il voit sa mĂšre, il veut les brebis, les pupilles se dilatent, câest de toute sa rage quâil saute la clĂŽture, puis en un bond il est sur le Patou, lui lacĂšre le flanc, essaie de prendre la gorgeâŠCe nâest quâun cri, les mĂąchoires se referment, les dents claquentâŠle Patou sâesquive, pour un instant. Les deux autres loups ont sautĂ© la barriĂšre Ă leur tour, les trois loups font face, le Patou est perdu. Adrien ne peut contenir le troupeau, les brebis partent dans tous les sens, par paquets serrĂ©s, les loups sautent la barriĂšre les uns aprĂšs les autres. Il doit bien y en avoir une vingtaine. Adrien ne peut rien faire, maintenant câest la curĂ©e, les loups sont comme fous⊠Adrien vit un cauchemar, il est debout, sans rĂ©action. Etrangement les loups ne semblent pas lui prĂȘter beaucoup dâattention. Seul le jeune loup sâest arrĂȘtĂ© Ă quelques pas de lui, les yeux jaunes fixĂ©s sur ses yeux dâhomme Ă lui, longtemps. Ils sont venus, une nouvelle fois, beaucoup plus nombreux. Ils ont fait un constat. Ils ont retrouvĂ© la louve dans le fossĂ©. Le Patou prĂšs de la clĂŽture. Tout comme la premiĂšre fois il y avait un gradĂ©, un grand gaillard avec lâinsigne. Les loups Ă©taient partis, Adrien Ă©tait restĂ© avec ses brebis⊠gisant au milieu dâune mare de sang.
DĂ©finitionde hurler verbe. verbe intransitif. (animaux) Pousser des hurlements. Chien qui hurle Ă la mort. aboyer. locution Hurler avec les loups, se ranger du cĂŽtĂ© du plus fort ; faire comme les autres. (personnes) Hurler de douleur. familier Hurler de rire : rire bruyamment. TLFi AcadĂ©mie9e Ă©dition AcadĂ©mie8e Ă©dition AcadĂ©mie4e Ă©dition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 HURLER, verbeI. â Emploi â [Le suj. dĂ©signe un animal, notamment le loup, le chien] Pousser des cris aigus et prolongĂ©s. Hurler longuement, lugubrement. J'entends encore ... hurler les chacals et les coups du vent qui secouait ma tente Flaub., Corresp.,1857, p. 242.Comme ils passaient devant une maison bĂątie au bord de la route, un chien se mit Ă hurler d'une façon lamentable Zola, M. FĂ©rat,1868, p. 184 1. ... il [un chien] se remit Ă hurler vers quelque chose d'invisible, d'inconnu, d'affreux sans doute .... Et les deux femmes Ă©garĂ©es se mirent, toutes les deux, Ă hurler avec le chien .... Alors, pendant une heure, le chien hurla sans bouger; il hurla comme dans l'angoisse d'un rĂȘve... Maupass., Contes et nouv., t. 2, Peur, 1882, p. 802.â [En parlant du chien, du loup] Hurler Ă la lune, Ă la mort. DĂšs le coucher du soleil, plusieurs chiens hurlent Ă la mort... Informations prises, tout se clarifie. Ce serait tout simplement un honnĂȘte petit abattoir pour quelques boucheries humaines des grands quartiers Bloy, Journal,1907, p. 356.B. â P. anal. [Le suj. dĂ©signe une pers.]1. Pousser un ou des cris prolongĂ©s, aigus et violents. Hurler comme un forcenĂ©, un possĂ©dĂ©; un fou, la foule hurle. Cette assemblĂ©e en dĂ©lire hurla, siffla, chanta, cria, rugit, gronda Balzac, Peau chagr.,1831, p. 63.Le nourrisson qui sent la pointe d'une Ă©pingle hurle comme s'il Ă©tait malade au plus profond; c'est qu'il n'a pas idĂ©e de la cause ni du remĂšde Alain, Propos,1923, p. 529 2. ... tous se mirent Ă hurler sans discontinuer, d'un long cri collectif et incolore, sans respiration apparente, sans modulations, comme si les corps se nouaient tout entiers, muscles et nerfs, en une seule Ă©mission Ă©puisante qui donnait enfin la parole en chacun d'eux Ă un ĂȘtre jusque-lĂ absolument silencieux. Et sans que le cri cessĂąt, les femmes, une Ă une, se mirent Ă tomber. Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1674.â [Constr. avec un compl. causal dĂ©signant un affect, introd. par de] Je le meurtris si outrageusement d'un coup de mes souliers ferrĂ©s, qu'il hurla de douleur et me laissa tomber Ă terre About, Roi mont.,1857, p. 205.On entend hurler d'angoisse et d'Ă©pouvante la victime Sully Prudh., Justice,1878, p. 67.â Loc. fig. Hurler avec les loups, avec un groupe de personnes. Agir, parler comme ceux avec qui on se trouve. La critique, reconnaissons-le, comprend mieux ses devoirs qui sont, non de hurler avec les loups et de flatter les goĂ»ts du public, mais de le ramener, ce public hostile ou indiffĂ©rent, au vĂ©ritable critĂ©rium en fait d'art et de poĂ©sie Verlaine, Ćuvres posth., t. 2, Baudel., 1865, p. 8.Des chefs et des gouverneurs timides et obligĂ©s de hurler avec la populace, de peur de la voir se dĂ©chaĂźner Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 11, 1868, p. 259.V. braire ex. 1 3. Jamais on ne vit, chez tant de reprĂ©sentants du droit, un si beau concert de silence. Je ne dis rien de ceux qui trouvĂšrent plus prudent de hurler avec les loups. Une curieuse catĂ©gorie encore, celle des gens qui n'ont rien lu, ne savent rien, et n'ont pas trouvĂ© le moyen de se faire une opinion. Clemenceau, IniquitĂ©,1899, p. 260.â P. exagĂ©r. [Dans une tournure qualificative] C'est Ă hurler, Ă faire hurler. L'art me donne quelquefois des dĂ©sespoirs Ă hurler, des fatigues Ă en mourir Flaub., Corresp.,1860, p. 264.C'est Ă hurler de rage quand on songe que ce peintre qui, dans la hiĂ©rarchie du mĂ©diocre, est maĂźtre, est chef d'Ă©cole Huysmans, Art mod.,1883, p. 26.Hier soir, vu une piĂšce absurde sur la dĂ©faite française Candle in the wind. Le ton en est faux Ă faire hurler Green, Journal,1941, p. 152.SYNT. Hurler de dĂ©sespoir, de frayeur, de fureur, d'horreur, de joie, de peur, de terreur; hurler et gĂ©mir, gueuler, pleurer, vocifĂ©rer; hurler et se dĂ©battre, gesticuler, P. Parler, crier, chanter de toutes ses forces. Synon. beugler fam., brailler fam., crier, gueuler vulg., comme un sourd; hurler Ă se casser la voix. Avec une horrible voix du gosier, la fille soudain hurla en patois Mauriac, GĂ©nitrix,1923, p. 394 4. Tous les officiers sont ici, d'une politesse exemplaire. Plus le grade est Ă©levĂ©, plus la voix est douce! Le sous-lieutenant est ou peut ĂȘtre rogue. Le sergent hurle, par habitude, par tradition. Je crois que dans l'armĂ©e amĂ©ricaine, je suis le seul sergent qui ne hurle pas. Green, Journal,1942, p. 281.â En partic. [Empl. pour qualifier de façon dĂ©prĂ©c. l'Ă©mission vocale d'un acteur, d'un orateur, d'un chanteur] Dire, chanter en exagĂ©rant les effets de voix, d'une maniĂšre oĂč on sent l'effort. Et les chanteurs [français] ... et les cantatrices? ... ils ne chantent pas, ils crient, ils hurlent du nez, du gosier MelchissĂ©dec, Pour chanter,1913, p. 213.b P. exagĂ©r., pĂ©j. Parler avec vĂ©hĂ©mence pour protester, rĂ©clamer. Tel qu'il est, ce mariage qu'on ne peut attaquer sans entendre hurler autour de soi les bĂ©gueules et les petits esprits, il peut devenir une source de bonheur et d'amour Zola, Corresp. [avec Baille], 1860, p. 113.Plus que jamais les crĂ©anciers hurlaient. On voyait parfois errer des huissiers jusqu'aux portes de Bradenham. Quatre candidatures, une maĂźtresse dĂ©pensiĂšre, un dandysme coĂ»teux, avaient triplĂ© les dettes de DisraĂ«li Maurois, DisraĂ«li,1927, p. 103.â [Constr. avec un compl. prĂ©p. introd. par aprĂšs, contre] Ce mĂȘme siĂšcle [le dix-huitiĂšme] ne cessa de hurler ... contre tous les philosophes qui ont commencĂ© par les principes abstraits, au lieu de les chercher dans l'expĂ©rience J. de Maistre, Pape,1819, p. 257.Quand te verra-t-on tonner contre l'immoralitĂ© de la littĂ©rature moderne et hurler aprĂšs ces bons et pacifiques rĂ©publicains? Flaub., Corresp.,1844, p. 157.â Faire hurler qqn.Provoquer chez quelqu'un une vive rĂ©action d'indignation, de protestation. Je sais que je vais te faire hurler. Toi, tu es, malgrĂ© le dĂ©sert, l'homme de la communautĂ© Duhamel, MaĂźtres,1937, p. 219 5. ... la marquise de Belbeuf, nĂ©e Morny, et notre admirable Colette Willy, se montrĂšrent sur la scĂšne d'un music-hall, exactement le Moulin-Rouge, dans une tenue qui effaroucha et fit hurler les mauvais bourgeois. Fargue, PiĂ©ton Paris,1939, p. 180.â Hurler Ă qqc.⊠Hurler Ă la mort. RĂ©clamer avec vĂ©hĂ©mence la mort, l'exĂ©cution de quelqu'un. Ses journaux [de la gauche] hurlent Ă la mort, rĂ©clamant Ă grands cris le sang des mauvais patriotes AymĂ©, Confort,1949, p. 155.⊠Accuser avec vĂ©hĂ©mence de quelque chose. Les autres hurlent Ă l'anarchie et veulent faire croire qu'ils m'ont pris en flagrant dĂ©lit d'indiscipline rĂ©volutionnaire Breton, Manif. SurrĂ©al., 2eManif., 1930, p. 94.C. â P. anal. [Le suj. dĂ©signe un inanimĂ© concr.] Produire un son, un bruit aigu et prolongĂ©. La tempĂȘte hurle; une sirĂšne hurle; les freins, le moteur d'une voiture hurlent. Il monta dans son auto qui commença Ă s'enfoncer dans la foule, Ă contre-courant cette fois. Le klaxon hurlait en vain Malraux, Cond. hum.,1933, p. 241.Mais les pignons de la boĂźte de vitesse hurlent une fois de plus et les voitures entrent dans l'ouate Ă plein rĂ©gime H. Bazin, Huile sur feu,1954, p. 48 6. ... il n'y eut plus que le tonnerre grondant de la tempĂȘte la pluie entĂȘtĂ©e battait les ardoises, le vent Ă©branlait les fenĂȘtres, hurlait sous les portes... Zola, Joie de vivre,1884, p. â Au [Le suj. est un plur. ou un Ă©quivalent] Produire un effet violemment discordant. Synon. jurer, gueuler vulg..Des couleurs qui hurlent ensemble. Il s'est trouvĂ© de par le monde un baron de l'EmpesĂ© qui a publiĂ© l'Art de mettre sa cravate! Art et cravate, voilĂ de ces mots qui hurlent de se voir accouplĂ©s Balzac, Ćuvres div.,1830, p. 49 7. La vĂ©ritĂ© politique si ces deux mots ne hurlent pas d'ĂȘtre assemblĂ©s! est une synthĂšse vivante, jamais accomplie une fois pour toutes l'histoire va vite et tout bouge sans cesse. Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 378.â [Constr. avec un compl. prĂ©p. introd. par avec, Ă cĂŽtĂ© de, auprĂšs] [Dans les toiles acadĂ©miques] des toges rouges hurlent auprĂšs de robes bleues, sur des fonds saumĂątres Mauclair, De Watteau Ă Whistler,1905, p. 69.2. LittĂ©r. [Le suj. dĂ©signe l'obj. d'une reprĂ©sentation] Ătre exprimĂ© avec violence. Ce sont tes passions qui hurlent sur tes toiles Dierx, PoĂšmes,1864, p. 21.Tout ce qui relĂšve chez lui de l'intoxication imaginative, de l'hallucination, du caprice, est dĂ©bridĂ©, et crie et hurle L. Daudet, IdĂ©es esthĂ©t.,1939, p. 256.II. â Emploi trans. [Le suj. dĂ©signe une pers.]A. â [Le compl. d'obj. dĂ©signe un affect] Exprimer par des hurlements ou des paroles incohĂ©rentes, violentes. Hurler sa colĂšre, son dĂ©sespoir, sa douleur. La porte battue d'une poutre de charron cĂ©da devant l'Ă©meute reconstituĂ©e qui hurla son plaisir fou d'entrer par la brĂšche Hamp, Champagne,1909, p. 169.Je regarde innocemment Fouillard dĂ©chaĂźnĂ© qui hurle sa fureur impuissante. â Tas de vaches!... Puis aprĂšs tout, j'm'en colle DorgelĂšs, Croix bois,1919, p. 64.â Au fig., littĂ©r. [Le suj. dĂ©signe un objet] Exprimer de façon trĂšs manifeste, tapageuse. Nous passons devant des affiches rouges ... qui hurlent son nom, augmentant l'autoritĂ© de ses paroles Londres 25 miles, Dentifrices Moss, dents Ă©clatantes Morand, Rococo,1933, p. 108.Le style Pomone » Ă©clatait, avec ses commodes et ses meubles d'appui en loupe de cĂšdre .... Les siĂšges mĂȘmes ... hurlaient le goĂ»t de cette Ă©poque Vialar, Tournez,1956, p. 47.B. â [Le compl. d'obj. dĂ©signe le contenu d'un message] Prononcer, profĂ©rer en criant de toutes ses forces et/ou avec vĂ©hĂ©mence. Synon. beugler fam., brailler fam., crier, gueuler vulg., qqc. Ă tue-tĂȘte. Elle ... se mit Ă rugir ce cri de rage folle Que hurle avec horreur la femme qu'on viole Banville, Cariat.,1842, p. 57.RettĂ© rentrait de la brasserie, saoul, et se mettait Ă hurler ses vers en se promenant furibondement d'un bout de la chambre Ă l'autre Goncourt, Journal,1893, p. 488 8. ... le professeur de mathĂ©matiques dans la salle voisine, hurla quelque indication pĂ©dagogique, suivie d'un juron de sous-officier. Il Ă©tait cĂ©lĂšbre pour son dĂ©braillĂ©, son sans-façons, ses coups de gueuloir, qu'aucune cloison n'arrĂȘtait ni aucune circonstance. MalĂšgue, Augustin, t. 1, 1933, p. 103.â [Constr. avec un compl. prĂ©p. dĂ©signant le destinataire, introd. par Ă ] Te lĂšveras-tu, charogne! » ... son dĂ©funt les lui hurlait dans l'oreille, ces quatre mots qu'elle connaissait bien Maupass., Contes et nouv., t. 2, NoyĂ©, 1888, p. 1155.â [Introd. un discours rapportĂ© ou en incise] â Ă mort! criait la foule .... â Ă mort! rĂ©pĂ©tait le cavalier .... â Ă mort! hurlaient les moines qui, crucifix au poing, attisaient la populace. Ă mort! Mettons le feu! Borel, Champavert,1833, p. 65.Je dis Ă mon matelot qui ramait doucement de s'arrĂȘter devant la petite porte de mon ami Pol. Et je hurlai de tous mes poumons Pol, Pol, Pol! » Maupass., Contes et nouv., Blanc et bleu, 1885, p. 1308.⊠[Introd. une complĂ©tive] Il a recommencĂ© Ă hurler que je l'Ă©corchais vif, et ma mĂšre aussi, que j'Ă©tais tout son dĂ©shonneur CĂ©line, Mort Ă crĂ©dit,1936, p. 370.SitĂŽt qu'elle fut libre, ... elle hurla qu'elle se confesserait quand mĂȘme QueffĂ©lec, Recteur,1944, p. 183.P. exagĂ©r., au fig. Tous les moujiks de la presse officieuse hurlaient que les bons patriotes ne devaient point s'inquiĂ©ter de choses dont s'accommodait la Russie Clemenceau, IniquitĂ©,1899, p. 182.⊠Hurler de + Ă un couvreur de s'attacher Caput 1969. Prononc. et Orth. [yÊle] init. asp., il hurle [yÊl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Vx heurler encore ds FĂ©r. 1768 comme variante. Ătymol. et Hist. Ca 1385 E. Deschamps, Miroir de Mariage, 10614 ds Ă©d. G. Raynaud, IX, 342 Il faut hurler avec les leux. Du b. lat. uÌrulare dissimilation du class. uÌluÌlare hurler [chiens, loups; personnes], vocifĂ©rer; appeler par des hurlements » avec changement de uÌ tonique en uÌ peut-ĂȘtre pour maintenir le caractĂšre onomat. du mot, v. Meyer-LĂŒbke ds Z. rom. Philol. t. 22, p. 6; le h- expiratoire est Ă©galement d'orig. expressive. De *uÌlulare, l'a. fr. huller 1178 [ms. de CangĂ©, fin xiiies.] Renart, Ă©d. M. Roques, 3487, 3696; Ă©tant donnĂ© qu'une dissimilation l - l > s - l serait inhabituelle, la forme usler ca 1175 B. de Ste-Maure, Chron. Ducs Normandie, Ă©d. C. Fahlin, 18342 se rattache prob. Ă uller, s Ă©tant purement graphique. Cf. FEW t. 14, p. 15a. FrĂ©q. abs. littĂ©r. 1 671. FrĂ©q. rel. littĂ©r. xixes. a 926, b 2 540; xxes. a 3 717, b 2 718. Bonben alors si un jour ton chien aboie comme sa quand le tĂ©lĂ©phone sonne, tu m'en fera par --' Il est mort peu cher! Mais de son vivant il hurlait de la mĂȘme maniĂšre pour le facteur, pour la sonnette, pour le tĂ©lĂ©phone et j'en passe.Bien qu'intuitives, nous devons prendre en compte les diffĂ©rences entre loups et chiens, afin d'afficher la bonne attitude face Ă ces animaux. Les chiens domestiques se sont diffĂ©renciĂ©s de leurs prĂ©dĂ©cesseurs il y a environ 12 000 ans â lorsque lâagriculture a Ă©mergĂ© â lorsquâils ont Ă©tĂ© formĂ©s pour servir de maĂźtres aux humains. Au fil du temps, les processus de sĂ©lection gĂ©nĂ©tique et de domestication ont donnĂ© lieu Ă certaines diffĂ©rences entre les loups et les chiens qui mĂ©ritent dâĂȘtre Ă ce que lâon croyait il y a quelque temps, aujourdâhui, certaines sources soutiennent que le chien domestique ne descend pas du loup, mais que tous deux ont un ancĂȘtre commun. Dans cet article, vous serez en mesure de savoir quels traits diffĂ©rencient les deux canidĂ©s et comment appliquer ces connaissances Ă lâheure de prendre soin dâun phylogĂ©nĂ©tique du chien et du loupLes loups et les chiens descendent du genre Leptocyon dont lâaspect Ă©tait similaire Ă celui dâun renard, et qui existait il y a 34 millions dâannĂ©es. De ce genre, sont apparus les genres Vulpes renards et Canis coyotes, loups et chacals se sont ramifiĂ©s, qui aujourdâhui ont des reprĂ©sentants loups et les chiens appartiennent Ă la mĂȘme espĂšce Canis lupus. Les loups appartiennent Ă la sous-espĂšce Canis lupus lupus et les chiens domestiques Ă la sous-espĂšce Canis lupus familiaris. Il faut noter quâaujourdâhui certains auteurs conçoivent le chien comme une espĂšce distincte du loup et considĂšre que lâappellation correcte est donc Canis diffĂ©rences entre les loups et les chiensNous avons diffĂ©renciĂ© les deux espĂšces au niveau taxonomique. Voyons maintenant quelles sont leurs diffĂ©rences morphologiques et Les diffĂ©rences entre les loups et les chiens dans leur relation avec les humains La domestication du chien marque Ă©videmment une diffĂ©rence dans la façon dont les deux espĂšces traitent les humains. Le loup est beaucoup plus mĂ©fiant envers les humains, puisque notre espĂšce reprĂ©sente un concurrent dans son environnement, quand ce nâest pas un chiens, en revanche, sâadaptent Ă nous depuis des milliers dâannĂ©es la socialisation avec lâespĂšce humaine est dĂ©jĂ inscrite dans leurs gĂšnes. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que ces animaux sont capables de lire nos expressions faciales et ont mĂȘme des comportements interspĂ©cifiques lorsquâils jouent avec leurs chiens ont dĂ©veloppĂ© des stratĂ©gies de communication avec les humains quâils ne pratiquent pas avec les membres de leur propre Les diffĂ©rences anatomiques Ă premiĂšre vue, il est Ă©vident que leur apparence est trĂšs diffĂ©rente. Les loups sont plus stylisĂ©s, ont un museau plus long et leur pelage est beaucoup plus rugueux. Quant aux chiens, leur apparence est trĂšs dĂ©pendante des races que lâhomme a créées tout au long de son variation intraspĂ©cifique entre les chiens est beaucoup plus importante que celle entre les loups. Par exemple, un petit chien ne peut pas dĂ©passer 10 kilos, tandis quâun Mastiff anglais pĂšse facilement 100 kilogrammes. Les sĂ©lections gĂ©nĂ©tiques par croisement ont conduit les chiens domestiques Ă se prĂ©senter sous toutes les formes et couleurs Une nourriture diffĂ©rente Vivre avec les humains a rendu le systĂšme digestif des chiens plus prĂ©parĂ© Ă un rĂ©gime omnivore que celui des loups. Ces derniers tolĂšrent bien moins bien les glucides, car ce sont des carnivores ailleurs, bien que les chiens conservent une partie de lâinstinct de chasse de leur ancĂȘtre, ils ne seraient pas en mesure de se dĂ©brouiller seuls dans la nature ils dĂ©pendent trop de la protection humaine et se sont habituĂ©s Ă obtenir de lâĂ©nergie Ă partir de sources autres que la viande. Les loups, en revanche, conservent un instinct prĂ©dateur bien Une communication diffĂ©rente Les loups aboient rarement chiots, ils aboient pour attirer lâattention de leur mĂšre, mais une fois arrivĂ©s Ă maturitĂ©, ils arrĂȘtent dâĂ©mettre ce type de vocalisations. Compte tenu de leur mode de vie, il est plus utile de hurler pour communiquer sur de longues distances que dâattirer lâattention autour dâeux en revanche, les chiens nâont pas ce besoin de discrĂ©tion, car leur subsistance et leur protection sont liĂ©es Ă lâĂȘtre humain. Pour eux, les aboiements sont des appels Ă lâattention ou des vocalises pendant le jeu. Ils nâont pas non plus besoin de communiquer sur de longues distances, ils ont donc tendance Ă moins Parmi les diffĂ©rences entre les loups et les chiens, figure la plasticitĂ© comportementaleLa nĂ©ophobie â peur de tout ce qui est nouveau â et le manque de domestication du loup font que sa capacitĂ© Ă changer de comportement est rĂ©duite par rapport au chien. Ce dernier est conditionnĂ© et sa vie tourne est liĂ©e Ă celle dâune autre espĂšce, ce qui lui permet de sâadapter beaucoup plus facilement Ă une communication autre que la ne veut pas dire quâun loup ne peut pas accepter un humain, mais câest ce dernier qui devra sâadapter Ă la communication et Ă lâorganisation sociale du et chiens les 2 faces dâune mĂȘme mĂ©daille ?Lâidentification du loup avec les chiens crĂ©e une idĂ©e sous-jacente que le premier est une version impitoyable et cruelle des animaux amicaux qui nous accueillent lorsque nous rentrons chez nous. Cette conception est on ne peut plus fausse le loup ne doit pas ĂȘtre apprĂ©ciĂ© pour sa sociabilitĂ©, mais pour son rĂŽle dans lâĂ©cosystĂšme et son droit Ă la deux espĂšces ont leurs qualitĂ©s. Alors que le chien fait partie de la famille, le loup rappelle que les forĂȘts recĂšlent une beautĂ© dans leur propre Ă©quilibre, si Ă©trangĂšre Ă lâ pourrait vous intĂ©resser ...
Lesloups sont des animaux de meute assez sociables, ils ont donc besoin d'une compagnie canine. Il est tout aussi important d'habituer votre loup ou chien-loup dĂšs son plus jeune Ăąge Ă voir des personnes et des endroits diffĂ©rents. Cela permet Ă l'animal de s'acclimater Ă un environnement domestique. Est-il possible dâavoir un loup comme